Un producteur laitier au grand cœur

Pour donner suite à l’appel lancé au SPACE l’année dernière, SOLAAL rappelle la nécessité du don de lait. En effet, chaque année les producteurs laitiers ont la possibilité de faire un don de lait avant le 15 février ou avant le 15 novembre. Les associations d’aide alimentaire sont unanimes sur les besoins en produits laitiers pour les personnes en situation de précarité. Les producteurs laitiers répondent régulièrement à cet appel et témoignent de leur solidarité.)

Patrice REMAUD, éleveur laitier en Vendée (85)

Pouvez-vous présenter votre exploitation ?

Ici vous êtes au GAEC la Boucherie : nous sommes producteurs de lait, avec 4 associés pour une référence d’environ 1, 5 millions de litres de lait collectés par la coopérative d’Herbauges. On a une superficie de 315 ha et dont la moitié sert à nourrir le cheptel avant tout (avec un système herbagé et maïs) et une autre moitié pour de la culture à vente type céréales à pailles, colza, tournesol et ainsi de suite.

Vous êtes adhérent à l’association Juste et Vendéen, pouvez-vous présenter ce collectif ?

Le collectif Juste et Vendéen, c’est une association de producteurs vendéens qui a pour but depuis 2018 d’offrir un produit tracé aux consommateurs. Aujourd’hui, nous sommes environ 120 producteurs adhérents à cette association. L’objectif est de fournir un produit aux consommateurs à sa juste rémunération. Ce collectif est né pour rendre de la transparence aux consommateurs, sur un produit identifié sur un territoire : quand il est vendu à un tel prix au magasin, c’est qu’on a rémunéré tous les intermédiaires à leur juste valeur, dont le producteur.

En même temps, ce collectif a une grande importance dans l’information et dans la communication, puisqu’on s’aperçoit que les consommateurs sont loin de de la production. Nous sommes nous, producteurs, les mieux placés pour promouvoir nos produits. C’est notre rôle d’ouvrir nos fermes, d’organiser une randonnée gourmande, d’aller voir un EHPAD, différentes cantines. Aujourd’hui, il existe des œufs, du miel, du lait, de la farine sous la marque Juste et Vendéen et Juste de Loire-Atlantique.

Pourquoi décidez-vous de faire don d’une part de vos produits ? Comment cela se passe-t-il ?

D’un côté, nous avons du lait et, de l’autre, des personnes qui en manquent. On a été amenés à faire un don collectif par le biais de la marque Juste et Vendéen et Juste de Loire-Atlantique.

C’est important pour nous aussi de faire connaître ce qui peut exister sur un territoire.

On a répondu à un autre don en 2021 sur des quantités de lait plus importantes. Nous avons été appelés par le Conseil régional, qui cherchait à répondre à un besoin par rapport à un produit. Cette opération, je tiens à la féliciter, parce que les liens entre producteurs et élus de conseils départementaux ou régional, permettent de promouvoir des produits du territoire, de faire vivre des gens sur un territoire et en même temps d’avoir des bénéficiaires sur ce même territoire.

Pourquoi décidez-vous de faire don d’une part de vos produits ? Comment cela se passe-t-il ?

J’insiste pour que l’on soit plus de donateurs en tant qu’agriculteurs. Le don en nature, il ne faut pas le voir que comme don, il faut le voir comme une assistance. Au travers de cette assistance on peut faire connaître notre métier, que ce soit dans son quotidien (et sa pénibilité), son travail mais aussi dans sa façon de faire, tout ce qui est environnemental, bien-être animal, les éleveurs. C’est un moyen de communication, le minimum de don peut-être un engagement financier mais qui a tout son intérêt dans le fait de promouvoir qui on est, ce qu’on fait et pourquoi on le fait.