Optimisation des dons agricoles en Hauts de France

Face aux défis croissants de l’aide alimentaire, un projet régional voit le jour en Hauts-de-France : structurer un réseau innovant de conditionnement et de transformation des dons agricoles. En s’appuyant sur des collaborations entre producteurs, structures agro-alimentaires et associations d’aide alimentaire, cette initiative vise à sécuriser les approvisionnements dans le territoire, prolonger la durée de conservation des produits et garantir une distribution efficace aux foyers en difficulté, qui représentent 17,2% des habitants de la région.

Les associations d’aide alimentaire et les financeurs publics travaillent pour repenser les approvisionnements et garantir une alimentation saine et durable à tous. Ensemble, les associations SOLAAL Hauts-de-France et Andès ont proposé la mise en place d’un réseau de transport, de conditionnement et de transformation des dons alimentaires agricoles.

Les objectifs ? Augmenter le nombre de dons et les quantités données, prolonger la conservation des denrées, faciliter l’approvisionnement des associations avec peu de moyens logistiques et répondre aux besoins en produits frais, variés et sains de l’aide alimentaire.
Cette expérimentation a débuté dans le Nord en 2024, avant de s’étendre à l’ensemble des Hauts-de-France à partir de 2025.

Après 9 mois d’expérimentation, le travail mené conjointement par les deux associations et les acteurs de la région porte ses fruits :

• 2 470 kg de dons de fruits et légumes transformés en jus, confitures ou soupes à longue durée de conservation

• 51 tonnes de dons de fruits et légumes mis en commun dans des transports partagés, soit 3 193 km économisés pour les associations et l’environnement.

• 11,7 tonnes de dons de fruits et légumes en vrac conditionnés, qui ont pu être récupérés et distribués par les associations d’aide alimentaire.

L’association VISA, engagée dans l’insertion sociale et professionnelle à travers des actions d’hébergement, d’accompagnement et de chantiers d’insertion, a participé à l’une des expérimentations. Ainsi, un agriculteur du département du Nord a proposé à SOLAAL plus d’une dizaine de tonnes de carottes en vrac, nécessitant d’être conditionnées pour être distribuées aux associations. Une coordination logistique s’est alors mise en place : Andès a acheminé les carottes jusqu’à l’association VISA, qui a procédé à leur conditionnement en filets de 10 kg.

Au total, 4 têtes de réseau d’associations d’aide alimentaire ont pu récupérer des carottes qui autrement n’auraient pas pu quitter le bord du champ.

Le coordinateur de l’association VISA témoigne de l’impact sur ses équipes : « Les travailleurs en insertion ont été motivés par l’idée que leur travail servirait à nourrir ceux qui en ont besoin. Pour eux, ça a du sens aussi parce que la lutte contre le gaspillage est une valeur que nous partageons. Cela a aussi permis de varier leurs activités pendant un moment de creux de notre atelier. Ce partenariat avec SOLAAL va dans les deux sens et il permet d’éviter les pertes.« 

L’enjeu majeur des mois à venir sera la mobilisation de nouveaux partenaires afin de pérenniser ce modèle et élargir son impact.

En combinant solidarité, logistique optimisée et préservation des ressources, cette initiative réaffirme que l’innovation sociale peut être un levier puissant pour lutter contre la précarité alimentaire et réduire le gaspillage.