Interview de Guillaume Garot

Quelles sont vos priorités en matière de lutte contre le gaspillage alimentaire ?

Je veux relancer la dynamique qui a fait de la France l’un des pays les plus avancés contre le gaspillage alimentaire. Depuis le Pacte national de 2013, un véritable « culture anti-gaspi » a grandi partout dans nos territoires, et un écosystème très dense d’acteurs économiques, associatifs, citoyens s’est développé – parmi lesquels SOLAAL, bien entendu. Plus d’une décennie après, la lutte contre le gaspillage alimentaire a de nouveaux défis à relever, en France mais aussi à l’échelle européenne. C’est pour lancer ce travail d’envergure que je tiendrai le 13 mars prochain à l’Assemblée nationale les États généraux contre le gaspillage alimentaire.

Vous demandez que les achats de produits par les associations d’aide alimentaire bénéficient d’une exonération de la TVA. Avez-vous bon espoir que cette disposition soit votée ?

Dans un contexte difficile où la précarité alimentaire, déjà importante dans notre pays, continue de croître, les structures d’aide alimentaire ne peuvent souvent plus compter uniquement sur les dons pour assurer une aide alimentaire saine et diversifiée aux bénéficiaires. Les achats directs représentent donc une partie croissante des dépenses de ces associations. La « TVA à 0% » sur les achats destinés à l’aide alimentaire permet de sécuriser leurs ressources financières face à une demande croissante. Cette mesure, que je porte depuis maintenant deux ans, a été pour la première fois adoptée en commission lors de l’examen du budget 2025, mais n’a pas été retenue par le gouvernement dans la version finale du texte. Je reste déterminé à défendre cette proposition auprès du gouvernement pour qu’elle soit adoptée, d’autant qu’elle avait reçu un soutien transpartisan à l’Assemblée nationale.

En tant que parrain de SOLAAL, quel regard portez-vous sur l’évolution de notre association ?

Chaque année, SOLAAL continue de grandir, et est devenu un acteur majeur du don et de la solidarité. SOLAAL sait en permanence s’adapter aux nouveaux défis de la lutte contre la précarité alimentaire, avec beaucoup de détermination et de créativité. L’année dernière les achats-ventes solidaires avait été lancés ; en 2025 ce sera la culture de parcelles délaissées pour les dédier à l’aide alimentaire… SOLAAL est une formidable boîte à idées, et je crois aussi qu’elle est une source d’inspiration pour de nombreux acteurs de la lutte contre la précarité et contre le gaspillage alimentaire.