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Evènement
États généraux du gaspillage alimentaire en Nouvelle-Aquitaine : une mobilisation qui s’intensifie
Publié le 3 Déc 2025
La Nouvelle-Aquitaine a récemment accueilli une nouvelle édition des États généraux du gaspillage alimentaire, organisée par le CREPAQ et le Réseau RÉGAL Nouvelle-Aquitaine. Une journée riche en échanges, en constats partagés et en perspectives concrètes pour renforcer les actions autour du gaspillage alimentaire.
La matinée s’est ouverte avec l’intervention de Nathalie Villermet, coordinatrice du pôle éco-consommation et déchets chez France Nature Environnement Normandie.
Elle a rappelé l’importance de structurer un observatoire global du gaspillage alimentaire, alors que les données existent mais restent trop éparses.
Entre collecteurs, méthaniseurs et circuits des biodéchets, de nombreux flux échappent encore à l’analyse, notamment au niveau agricole où les pertes sont difficiles à quantifier.

C’est pourquoi SOLAAL a lancé un Observatoire national du don agricole afin de recenser tous les dons réalisés avec ou hors SOLAAL.
Le projet européen FOLOU travaille justement à combler ces lacunes en développant des outils d’évaluation des pertes agricoles. Des webinaires ont été organisés pour diffuser les premiers résultats, avec la volonté de mettre ces outils à disposition du plus grand nombre.
Présent en tant qu’intervenant, Guillaume Garot, député, ancien ministre, auteur de la loi de 2016 contre le gaspillage alimentaire et parrain de SOLAAL, a souligné l’importance d’une mobilisation renouvelée.
Selon lui, malgré un cadre législatif solide, « il manque aujourd’hui une véritable volonté politique. Il faut redonner une ambition politique à la lutte contre le gaspillage ». Les inquiétudes exprimées quant à l’avenir du financement par l’ADEME sur cette thématique renforcent ce constat. Les réseaux RÉGAL ont déjà adressé une lettre d’alerte, tout comme plusieurs députés auprès de la ministre de l’Écologie et du président de l’ADEME, afin de sanctuariser les crédits dédiés à la lutte contre le gaspillage alimentaire.
Les États généraux, initiés à l’Assemblée nationale, visent ainsi à définir un agenda 2030 avec des objectifs clairs et partagés. Trois groupes de travail mèneront la réflexion durant un an : conflits d’usages, développement d’outils et mobilisation de la société.
L’objectif : élaborer une nouvelle feuille de route nationale, plus ambitieuse et opérationnelle.
Par ailleurs, un échange avec un représentant de l’ADEME a permis de rappeler que l’agence continue de soutenir des structures telles que SOLAAL, les RÉGAL ou encore Le Bouillon, mais que les moyens alloués sont en baisse. La poursuite de ces financements dépendra donc des arbitrages de l’État.
Guillaume Garot a également rappelé le vote récent d’un amendement, porté avec SOLAAL, facilitant le don agricole en nature, rejeté par le Sénat, qui doit de nouveau être débattu. Il a également évoqué la nécessité d’adapter la loi pour encourager davantage les dons dans la grande distribution.

L’après-midi, SOLAAL Nouvelle-Aquitaine est intervenue lors d’une table ronde dédiée à la valorisation des produits non récoltés, hors calibre, abîmés, déclassés, invendus ou en surplus. Un moment fort qui a permis d’aborder des pistes d’amélioration pour mieux orienter ces volumes vers l’aide alimentaire.
Cette journée avait pour ambition d’ancrer davantage cette thématique dans le Pacte alimentaire de Nouvelle-Aquitaine, en renforçant les synergies entre acteurs institutionnels, associatifs, économiques et agricoles.
Tous les échanges ont confirmé une conviction commune : c’est par une mobilisation collective, structurée et durable que la lutte contre le gaspillage alimentaire pourra franchir un nouveau cap.