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19% des aliments jetés au niveau mondial

Publié le 4 Avr 2024

Dans la lignée du rapport 2021 sur l’indice de gaspillage, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) vient de publier des recommandations sur la mesure des déchets alimentaires aux niveaux de la vente au détail et de la consommation. Il propose également des solutions pour les réduire, dont les partenariats public-privé.

L’objectif de développement durable 12.3 est clair : réduire de moitié le gaspillage alimentaire entre 2015 et 2030. Pourtant, le constat est terrifiant ; en 2022, les ménages de tous les continents ont gaspillé plus d’un milliard de repas par jour, alors que 783 millions de personnes souffraient de la faim et qu’un tiers de l’humanité était confronté à l’insécurité alimentaire.

En 2022, 1,05 milliard de tonnes de déchets alimentaires ont été produits (y compris les parties non comestibles), soit 132 kilogrammes par habitant et près d’un cinquième de tous les aliments disponibles pour les consommateurs. Sur l’ensemble des aliments gaspillés en 2022, 60 % l’ont été au niveau des ménages, 28 % dans les services alimentaires et 12 % dans le commerce de détail.

En parallèle de ce cri d’alarme, Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE, reste optimiste :

« La bonne nouvelle, c’est que nous savons que si les pays donnent la priorité à cette question, ils peuvent inverser de manière significative les pertes et gaspillages alimentaires, réduire les impacts climatiques et les pertes économiques, et accélérer les progrès vers les objectifs mondiaux. »

Les données confirment que le gaspillage alimentaire n’est pas seulement un problème de « pays riches », puisque les niveaux de gaspillage alimentaire des ménages diffèrent des niveaux moyens observés pour les pays à revenu élevé, moyen supérieur et moyen inférieur de seulement 7 kg par habitant.

Les pays les plus chauds semblent générer davantage de déchets alimentaires par habitant dans les ménages, ce qui pourrait s’expliquer par une plus grande consommation d’aliments frais contenant une grande quantité de parties non comestibles et par l’absence d’une chaîne du froid solide.

Selon des données récentes, la perte et le gaspillage de nourriture génèrent 8 à 10 % des émissions annuelles mondiales de gaz à effet de serre (GES) – soit près de cinq fois celles du secteur de l’aviation – et une perte importante de biodiversité en occupant l’équivalent de près d’un tiers des terres agricoles de la planète. Le coût des pertes et gaspillages alimentaires pour l’économie mondiale est estimé à environ 1 000 milliards de dollars.

Les zones urbaines devraient particulièrement bénéficier des efforts visant à renforcer la réduction des déchets alimentaires et l’économie circulaire. Les zones rurales gaspillent généralement moins de nourriture, ce qui s’explique probablement par un détournement plus important des restes alimentaires vers les animaux domestiques, le bétail et le compostage domestique.

En 2022, seuls 21 pays avaient inclus la perte de nourriture et/ou la réduction des déchets dans leurs plans nationaux pour le climat (NDC).

Grâce à la mise en œuvre de politiques et de partenariats, des pays comme le Japon et le Royaume-Uni montrent qu’un changement à grande échelle est possible, avec des réductions respectives de 31 % et 18 %.

L’une de ces solutions est le partenariat public-privé (PPP) : le secteur public, le secteur privé et les organisations non gouvernementales travaillent ensemble. Les PPP sur les pertes et les déchets alimentaires se développent dans le monde entier, notamment en Australie, en Indonésie, au Mexique, en Afrique du Sud et au Royaume-Uni, où ils ont permis de réduire de plus d’un quart les déchets alimentaires des ménages par habitant entre 2007 et 2018.

Nota bene : Les pertes et gaspillages au niveau de la production sont mesurées par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui estimait à 14 % de la production alimentaire mondiale, soit un montant estimé de 400 milliards d’USD, les pertes après la récolte, jusqu’au stade qui précède immédiatement la distribution (FAO, 2019).

Ici pour en savoir plus.